L'exposition Henri Huet, photographe de guerre se tient àla Maison Européenne de la Photographie (5/7 rue de Fourcy dans le IVe arrondissement) jusqu'au 10 avril 2011. Elle présente les plus importants clichés d'Henri Huet, ceux qui ont fait sa rennommée dans le monde entier.
Pendant près de vingt ans, Henri Huet a photographié la guerre du Vietnam, pays qui l'a vu naître en 1927. C'était un photographe de presse, un homme de terrain, se faufilant au coeur des combats. Lorsqu'on lui parle du risque encouru, il répond: "Je ne suis pas un soldat, je ne peut être touché. Le jour où l'on cesse d epenser comme cela, il faut cesser de travailler."
Henri Huet était un homme bienveillant, la compassion faisait partie de ses qualités et il savait la traduire en photo. Ses photographies témoignent de la violence des tranchées, de l'épuisement des soldats, de la peur des civils... On y voit la jungle, la boue et le sang. Mais sur chaque cliché, il y a aussi de l'humain.
En étant photographe de presse en temps de guerre, on devient le témoin de l'Histoire et de ses atrocités.
Beaucoup s'accordent à dire que les clichés de Henri Huet ont eu le pouvoir de changer le regard de l'Amérique sur ce conflit.
Henri Huet est né à Dala, au Sud du Vietnam de père français et de mère vietnamienne.Il a été élevé en France où il a fait les Beaux Arts de Rennes. Il est entré dans la caste des "photographes de guerre" au sein de l'armée française dans les années 50. Sur les champs de batailles vietnamiens, il s'est montré rapide et efficace car il savait devenir invisible, se faire accepter et apprécier par les combattants. Il savait aussi trouver la bonne distance avec son sujet au moment de déclencher son appareil. Le reste est une question de don, de talent, un humanisme certain qui transparaît dans ses clichés et qui n'est enseigné par aucune école.
Blessé en 1967, Henri Huet s'est éloigné quelques mois des tranchées, mais loin de la jungle et du bourbier, il s'ennuyait. L'invasion du cambodge en mars 1970 lui donne l'occasion de repartir au coeur de l'action.En février 1971 l'avion qui le transportait avec quatre de ses confrères s'est égaré avant de s'écraser dans les hautes montagnes laotiennes. Henri Huet a donc trouvé la mort dans l'exercice de sa passion.
Cette superbe exposition, que je conseille à tous, nous permet ainsi de prendre conscience de l'horreur de la guerre, parfois en douceur et d'autre fois plus violammment. Henri Huet était un passionné et nous le ressentons à travers ses clichés.
L'exposition de la MEP se tient au niveau le plus inférieur des locaux, dans une sorte de cave voutée. Attention! Ne pas y aller le mercredi après-midi lorsque l'entrée est gratuite car il y a vraiment trop de monde et je vous assure que cela enlève quelque chose à cette exposition où il fait bon prendre son temps afin d'admirer chacune des photographies présentes.
(Entrée = 4e)
La deuxieme photo est de Eddie Adams
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