L'artiste suisse Denis Savary présente ici sa première monographie d'envergure en France. Inclassable et protéiforme, son travail prend tour à tour la forme de sculptures, de dessins, d’installations, de vidéos ou de pièces sonores. Privilégiant des procédés d’appropriation, de citation ou de collaboration, Denis Savary navigue librement entre ces différents médiums et les associe pour mieux explorer le décloisonnement des genres (au croisement de la science et des beaux-arts, de la zoologie, de la botanique et de la littérature) et des époques (chez lui les oeuvres de ses contemporains côtoient aisément celles de Vallotton, Klossowski ou des indiens hopi).
L'exposition à la ferme du buisson s'inscrit dans un cycle initié au Musée Jenisch à Vevey, au Quartier à Quimper puis à la Villa Bernasconi à Genève. L'artiste conçoit son projet comme une réflexion autour de l'idée même d'exposition - ou comment rendre un espace habitable - en mêlant nouvelles productions et oeuvres existantes représentatives de l'ensemble de sa démarche.
Projetant sur l’architecture particulière du Centre d’art (ses escaliers, ses sous-sols, ses greniers…) le motif de la maison de poupée qui le fascine tant, l’artiste propose une déambulation dans l’intimité de figures singulières, où l’on croise les fantômes de Ferdinand Ferber, Oskar Kokoschka, les frères Lumière ou Nicolas de Larmessin. L’espace est mis en mouvement à partir du motif du carrousel, machine célibataire en mouvement sur elle-même, et des personnages qui l’occupent, solitaires désœuvrés tournant eux aussi en rond. Un cycliste essaie de rouler sur un lac gelé, des des poupées grandeur nature se balancent au plafond, un manège tourne à vide, des centaines de marines miniatures font tanguer les murs, une table grince en souvenir d’une performance chorégraphique…
Le jeu de correspondances et de télescopage des références ne manque pas d’évoquer une quête de l’œuvre d’art totale mais résolument dérisoire. L’environnement à la fois plastique, scénique et cinématographique relève ici d’un bricolage monstrueux et hétérogène où s’enchevêtrent œuvres originales, éléments de décor théâtral et contributions d’autres artistes.
Empreinte d’un humour mélancolique, Carrousel est une exposition à lire comme un roman ou à écouter comme un morceau de musique : chaque salle est le chapitre d’une fiction accompagnée d’une véritable bande-son. Dans ces espaces-temps singuliers traversés de mouvements imperceptibles, c’est toute une mécanique de l’exposition qui se met en branle, petite fabrique d’obsessions où les choses semblent toujours en suspens ou en devenir…
Ce que j'ai particulièrement aimé lors de cette exposition, en plus du fait d'avoir le centre d'art contemporain pour moi seule, est que les jeunes femmes à l'entrée m'ont bien accueillie et m'ont proposé leur aide si besoin. De surcroît, on à une réelle proximité avec les oeuvres, ce qui change de bien des musées ou galeries. De plus, nous pouvons rencontrer l'artiste le samedi 12 février à 14h15.
Quant au lieu d'exposition, le centre d'art contemporain est un lieu atypique, agréable à visiter.
Le ferme du buisson elle-même est un endroit atypique qui regorge de ressources. C'est un lieu où nous pouvons voir des concerts, des spectacles, des expositons ou encore des nuits curieuses (la dernière étant en partenariat avec Tracks, l'émission de Arte)... Il y a aussi un cinéma et une médiathèque sur le site. C'est un lieu très agréable et l'équipe y est vraiment accueillante. Les prix sont vraiment accessibles à tous, il y a de nombreuses réductions notamment pour les moins de 26 ans et les étudiants. De plus, il y a une carte buissonière qui permet d'avoir accès aux évènements de la ferme à tout petit prix.
Voici le site de la ferme: http://www.lafermedubuisson.com/
Hier, j'y ai donc visité le centre d'art contemporain pour 1e (tarif réduit, le tarif plein étant de 2e). Mais en sortant de l'exposition j'ai pu remarqué qu'il y avait des photographies exposées dans le corps de la ferme. Il s'agissait d'une exposition d'un photographe du collectif Altitude (fondée par Yann Arthus Bertrand) représentant l'évolution du Val Maubuée sur une 30aine d'année. Ce lieu reserve donc des surprises à chaque passage, comme par exemple cette exposition totalement gratuite!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire