lundi 20 décembre 2010

KRÉÉ'ART

Je vous propose une exposition dont je suis allée au vernissage vendredi 3 décembre. Il s'agit de:

Vivend'art présente:
KRÉÉ'ART
une exposition d'objets et meubles détournés



Cette exposition a lieu au 2 rue des écoles à Villiers sur Marne (pas loin de la station du RER E). Elle se déroule du 1er au 24 décembre 2010.

L'exposition nous présente donc des objets détournés ainsi que des peintures ou encore de la mosaïque. On peut en effet y voir des créations originales comme des lampes crées à partir de fer à repasser, des tables basses qui sont à l'origine des tourelles ou encore un imposant fauteuil en bois ou même une armoire métallique graffée.



Voici quelques photos de l'expo :





Assez bien réalisée dans l'ensemble, on peut apprécier la diversités des travaux présentés. De plus, les oeuvres tournent car il s'agit d'un petit local et on ne peut pas tout exposer en même temps. On peut donc revenir quelques jours après notre première visite et y trouver des choses nouvelles.
En contrepartie, le fait que les oeuvres tournent peut aussi être un aspect plutôt négatif car, même si nous ne sommes censé nous en apercevoir en un jour de visite, nous pouvons passé à côté d'autres oeuvres toutes aussi intéressantes.
De surcroît, le point négatif le plus important est qu'il n'y a aucun cartel. En effet, mis à part le prix de vente des oeuvres, nous n'avons aucunes indicationssur l'objet que nous regardons. C'est un réel manque que de ne même pas connaître le nomde l'artiste.


A travers cette exposition d'artistes amateurs nous pouvons nous interroger sur le fait d'être amateur et artiste. En effet, est-il possible d'être amateur et reconnu en tant qu'artiste? Ou bien est-on "artiste" lorsque cela devient un travail à plein temps, quelque chose qui s'opposerait à l'amateurisme? Etre artiste amateur, est-ce faire ce que l'on appelle l'art brut? Autant de questions auxquelles cette exposition me fait penser.

En conclusion, une petite exposition sympathique, agréable à visiter malgré de grandes maladresses sur l'accrochage.



 

vendredi 3 décembre 2010

Rencontre avec Kimiko Yoshida

Kimiko Yoshida



Kimiko Yoshida est une artiste japonaise, née en 1962 à Tokyo. Cela fait maintenant quinze ans qu'elle vit en France.

Vendredi dernier, 26 novembre 2010, Kimiko s'est rendue à l'université de Paris 8 où j'ai eu l'honneur de la rencontrer. C'est à travers cet entretien que nous nous interrogerons sur les questions concernant l'Artiste, les problèmatiques autours de son statut ainsi que sa place dans la société.

Premièrement, Kimiko lance un diaporama de son travail. Cela nous montre que pour elle il est tout à fait concevable qu'on ne connaisse pas son travail. En effet, Kimiko à l'air d'une femme vraiment humble. Tout au long de cet entretien, elle nous a parlé en toute honneteté et humilité.

Son travail consiste en des séries d'autoportaits.
Elle commence sa carrière d'artiste assez tard même si elle nous dit que "j'ai toujours voulu être artiste". Et quand nous lui posons la question de l'image qu'elle se faisait de l'artiste plus jeune, elle nous répond ne pas vraiment savoir.

Malgré cette vocation, ses rapports conflictuels avec sa famille l'empêche d'assouvir ses envies et plutôt que de commencer des études artistiques, elle étudie la littérature française puis monte son entreprise en tant que créatrice de mode. Suite à la faillite de son entreprise, elle fait alors ses débuts dans le monde artistique.
En effet, à 29 ans elle se demande quel médium choisir, pour finir par se tourner vers la photographie : "Il était trop tard pour la peinture, c'est trop dur d'apprendre a 29 ans" nous dit-elle.



Ensuite elle nous parle de son parcours dans l'école de photographie de Tokyo et là apparait un élément important : elle nous dit qu'au Japon elle n'était pas considerée comme une bonne élève car trop différente des autres, pas dans la norme. En revanche elle déclare que lorsqu'elle est venue en France, pour plus de liberté, elle s'est inscrite à l'école de photographie de Arles où là elle fut vue comme un bon élément, car différente des autres.
Nous pourrions alors nous demander si ces questions qui concernent l'artiste même, et notemment sa place dans la société, sont-elles des questions universelles ou bien relatives à un pays? Peut-on avoir le même statut, la même place, avec le même travail dans deux pays si différents tels que la France et le Japon? Kimiko elle-même nous dit qu'il existe des différences notables comme par exemple le fait qu'au Japon il faut imiter les arts anciens alors que c'est la crétaion qui compte en France ou bien qu'au Japon il suffit de présenter une image alors que dans notre pays "il faut beaucoup parler pour être artiste".

Ensuite, Kimiko nous parle de son oeuvre. Elle nous explique comment elle travaille, ce qu'elle veut créer à travers ses autoportraits qu'elle appelle elle-même des "monochromes ratés". Elle accepte aussi de se questionner sur son travail car quand on lui pose la question "dans quoi réside réellement votre oeuvre?", elle nous répond que ce n'est pas dans les cérémonies organisées pour créer les photographies mais dans les clichés. Cependant, elle nous avoue ensuite qu'elle affectionne tout particulièrement l'instalation, et qu'au final son oeuvre réside peut-etre dans l'art d'accrocher ses tableaux, dans l'effet que cela peut produire sur le public. Cela est intéressant de voir un artiste se questionner encore sur son travail et ne pas être totalement arreté sur une idée.

Pour finir, Kimiko nous laisse apercevoir le prix de vente de ses oeuvres, encore une fois en toute simplicité et nous déclare en vivre tout à fait convenablement. Quand on lui pose enfin la question qui nous interesse principalement: "Est-ce qu'à vos yeux être artiste est une profession?", Kimiko nous répond que pour elle cela s'apparente plus à ce que l'on pourrait appeler un "don". Pour elle, ça tient un peu de la religion, se comparant à un prêtre ou à un pasteur. Cependant elle nous explique aussi qu'une partie de son succès réside dans le fait qu'elle connaît l'administration (grâce à l'entreprise de stylisme qu'elle avait plus jeune). Grâce à cela on peut aussi penser que oui, c'est un profession qui nous lie à une passion, voir une vocation car il faut tout de même se soucier de papiers administratifs et qu'il y a échanges économiques.